1- Ce jour est également appelé le dimanche du Jugement dernier ( du carnaval ou du dernier jour de viande)., En effet la lecture de l’Évangile lue lors de la liturgie, contient une description du Jugement dernier du Sauveur lors de la Seconde Venue (voir Matthieu 25, 31-46).

Ce dimanche du Jugement dernier suit le samedi de la commémoration des défunts. Le samedi précédant la semaine de la viande, les chrétiens orthodoxes se souviennent de leurs parents et amis décédés. Cette journée commémorative rappelle aux chrétiens la nécessité du salut de tous les êtres humains. L’Église consacre ce samedi à la commémoration de tous les défunts depuis Adam jusqu’à nos jours.

Seul le corps meurt, mais l’âme reste vivante, ce qui signifie qu’elle a encore le temps de se repentir, de se retourner vers Dieu. En effet, la plus grande partie des personnes (1 Thessaloniciens 4, 15-17) devront goûter l’amertume de la mort et être parmi les morts, et c’est seulement alors qu’ils ressusciteront et apparaîtront au Jugement dernier. C’est pourquoi le samedi des défunts où nous prions pour tous les chrétiens orthodoxes décédés précède la commémoration du Jugement dernier général à venir. La lecture de l’Évangile dit que ceux qui ont été miséricordieux envers les autres seront justifiés au Jugement dernier, et « les justes iront à la vie éternelle »

Semaine de la viande

2- On l’appelle Semaine de la viande du fait que ce jour-là, on observe un jeûne de nourriture carnée. Et c’est le dernier jour avant le Carême où le typicon autorise la consommation de viande.

Au cours de la semaine suivante, on autorise les produits laitiers, le poisson et les œufs n’importe quel jour de la semaine. C’est pourquoi on l’appelle la Semaine du fromage, communément connue sous le nom de Maslenitsa, ou fête du gras. Elle est l’équivalent slave du carnaval.

Thématique majeure du dimanche du jugement dernier

Le cycle liturgique annuel de l’Église se structure de manière à inviter les croyants, par le biais des fêtes, à se souvenir de moments marquants de l’histoire sacrée. Ces moments évoquent à la fois les origines de l’humanité et son destin ultime à la fin des temps.

Ainsi, les deux derniers dimanches avant le Carême abordent deux thématiques majeures : l’origine et la fin de l’humanité et de l’histoire du monde, telles qu’elles se dévoilent à travers notre expérience et perception humaines. Le dimanche précédent le Carême nous plonge dans les événements finaux de l’histoire humaine : la seconde venue de Jésus-Christ sur Terre, pour juger les vivants et les morts. L’Église nous guide spirituellement vers cette frontière ultime, marquant la séparation entre le royaume de l’histoire et le Royaume de Dieu et de l’Eternité des temps.

Ensuite, après une semaine, viendra le dimanche du Pardon. La Sainte Église offre un souvenir de la chute d’Adam et de son expulsion du Paradis.

Une nouvelle vie liturgique commence avec le souvenir de la chute de nos ancêtres. Puis il nous reste à gravir l’échelle du Grand Carême(40jours) jusqu’à l’Annonciation, la Semaine Sainte et la Pâque du Christ.

• Kondakion du dimanche du jugement dernier, ton 1 Triode

Ô Dieu, lorsque Tu viendras sur la terre dans la gloire / et que trembleront toutes choses, / un fleuve de feu emportera tout devant le tribunal, / les livres seront ouverts et les secrets révélés. / Délivre-moi alors du feu qui ne s’éteint pas // et rends-moi digne de me tenir à ta droite, ô très juste Juge.

• Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu – (Mt XXV,31-46)

Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire.

Et toutes les nations seront assemblées devant lui. et il les séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les chèvres ;

et il mettra les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu faim, et vous m’avez donné à boire ; j’ai été un homme tué… J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;

J’étais nu et tu m’as habillé ; J’étais malade, et vous m’avez visité ; J’étais en prison, et vous êtes venus à moi.

Alors les justes lui répondront : Seigneur ! Quand t’avons-nous vu avoir faim et t’avons-nous nourri ? ou assoiffés, et leur donna-t-il à boire ?

Quand t’avons-nous vu comme un étranger et t’avons-nous accueilli ? ou nu et habillé ?

Quand t’avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous venus vers toi ?

Et le roi leur répondra : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. »

Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges ;

car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné de nourriture. J’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;

J’étais un étranger, et ils ne m’ont pas accueilli ; J’étais nu, et ils ne m’ont pas vêtu ; malades et en prison, et ils ne sont pas venus me rendre visite.

Alors ils lui répondront : Seigneur ! Quand t’avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou avoir des maladies, ou être en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ?

Alors il leur répondra : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. »

Et ceux-ci iront au tourment éternel, mais les justes à la vie éternelle.

 Que nous dit l’Évangile du dimanche du jugement dernier

Le Christ attire l’attention des apôtres, ainsi que notre attention, sur l’événement de sa seconde venue. Et là où il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de vie. Or le Jugement dernier est le jugement de l’amour. Au centre se trouvent l’amour et la miséricorde. Par conséquent, on ne prêtera pas attention à la façon dont une personne a jeûné, prié ou lutté. La principale chose à laquelle on prêtera attention est la présence ou l’absence d’amour en lui. Dieu est amour, c’est pourquoi le Christ, lors du jugement dernier de Dieu, s’efforcera de toutes ses forces d’aider l’homme. Il cherchera n’importe quel indice, même le plus petit, pour qu’une personne le quitte sauvée et non condamnée… Le Grand Carême approche. « C’est pourquoi, à la fin du Carême, lisons encore une fois l’Évangile sur le Jugement dernier. Et, demandons-nous ensuite si nous avons atteint le but « l’acquisition de l’amour et de la miséricorde ! »