L’Église Orthodoxe définit le jeûne et le carême, en règle générale, comme l’abstention de certaines catégories de nourriture pendant certains jours ou périodes préétablis que nous allons voir.

Les Saints Pères appelaient le Carême (surtout le Grand Carême) la source de l’âme. Cette période où nous sommes particulièrement attentifs à notre âme, à la vie intérieure.

L’église établit des jours de jeûne pour que nous ralentissions parfois la course folle de la vie terrestre vaine. Afin que nous puissions aller plus loin, regarder à l’intérieur de nous-mêmes. Les chrétiens orthodoxes jeûnent et participent aux Saints Mystères. Les divertissements s’arrêtent.

Or, Il est essentiel de préciser que l’ascèse extérieure n’est qu’un instrument pour la purification intérieure et la repentance. C’est une aide qui permet aux fidèles de se concentrer plus sur la vie spirituelle, et l’orientation de leur vie vers Dieu. Nous pouvons mourir de faim, or si nous nous n’éloignons pas, si nous ne jeûnons pas des pensées de médisance, de jugement, de bavardage, d’envie et d’avidité, de domination, il n’est pas un pas, pas un barreau de l’échelle de Jacob qui ne soit franchi : le premier pas est l’humilité.

Jeûne et carême orthodoxes

 

Le repentir et le pardon sont le commencement et la condition d’une authentique vie en Christ.

Le jeûne de la nourriture c’est le plus simple, or te mettre en exil de ta colère et de ton ressentiment, te mettre en exil de ton jugement, te mettre en exil de ton envie et de ton avidité, de ton désir de pouvoir :  voilà le vrai sens du jeûne !

Sommaire

1-Le jeûne et son sens spirituel

Le jeûne, à côté de la prière, de l’aumône, de la confession etc. prépare la personne humaine, elle le fait exercer comme un athlète son corps, sa raison et son âme en vue d’une fête, un entraînement qui illustre aussi l’espoir des chrétiens orthodoxes de se retrouver préparés lors du nouvel Avènement du Christ. C’est aussi pour cette raison qu’on ne célèbre pas de mariage pendant les jours et les périodes de jeûne. La Confession encore appelée repentance est, elle aussi, essentielle dans les périodes de jeûne.

« Qu’est-ce que le jeûne pour nous, chrétiens ? C’est notre incorporation à cette expérience du Christ lui-même, par laquelle il nous libère de notre entière dépendance envers la nourriture, la matière et le monde.

Jeûner ne signifie qu’une chose : avoir faim, jusqu’à la limite de la condition humaine qui dépend entièrement de la nourriture, et là, ayant faim, découvrir que cette dépendance n’est pas toute la vérité au sujet de l’homme, que la faim elle-même est avant tout un état spirituel et que, finalement, elle est en réalité la FAIM DE DIEU….

Il nous faut redécouvrir notre corps comme temple de la divine présence, retrouver un respect religieux du corps, de la nourriture, du rythme même de la vie. » Père Alexandre Schmemann(Estonie,1921, États-Unis, 1983)

Les saints pères en parlent : « Cependant, pour un jeûne louable, il ne suffit pas de s’abstenir de manger ; mais jeûnons d’un jeûne agréable, agréable à Dieu. Le vrai jeûne est l’éloignement du mal, l’abstinence de la langue au venin d’aspic, la suppression de la colère en soi, l’excommunication des convoitises, la calomnie, le mensonge, le parjure : s’en abstenir est le vrai jeûne !

 Le jeûne révèle le deuil de Dieu, son absence

Les Pharisiens et leurs scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean jeûnent fréquemment et font des prières, ceux des Pharisiens pareillement, et les tiens mangent et boivent ! » Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les compagnons de l’époux pendant que l’époux est avec eux ? Mais viendront des jours… et quand l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. » (Luc 5, 33-35) Le jeûne révèle le deuil de Dieu son absence, lorsque nous serons ré- unis avec Lui nous vivrons dans une joie ineffable La Joie que nous connaissons lors de la fête des fêtes, la nuit pascale où tout resplendit de joie et de lumière aux cris en liesse du peuple royal « Christ est ressuscité ! »

Vous voyez, dans le texte de l’Évangile de Luc (Lc 5, 33-35), les Pharisiens essaient d’embarrasser Jésus en lui reprochant que ses disciples ne jeûnent pas, alors que ceux de Jean le Baptiste et des Pharisiens jeûnent souvent. Sans répondre directement, Jésus demande: il est approprié que les compagnons de l’époux jeûnent pendant que l’époux est avec eux – c’est-à-dire à l’occasion du mariage proche. La réponse qui s’impose est « non », le jeûne n’est pas approprié à ce moment-là, mais, comme l’indique Jésus en disant qu’ils jeûneront lorsque l’époux ne sera plus avec eux.

L’époux c’est Jésus lui-même, et pendant qu’il est avec ses disciples, ils sont nourris et rassasiés par sa présence.  Il les comble du pain de vie de sa parole. Quand l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. Le jeûne n’a de sens que pour celui qui sait ce QUI est la nourriture ou y aspire de tout son être, et qui, dans la privation, souffre de l’absence de ce qui le rassasie.

Des moments pour jeûner

Ainsi, il y a des moments pour jeûner, et des moments pour ne pas jeûner – quand l’époux est avec nous. L’année liturgique étant un rappel de la vie de Notre Seigneur Jésus- Christ, de la Mère de Dieu et des saints. L’Église orthodoxe indique certains jours et certaines périodes pour le jeûne, quand nous sommes dans l’attente de l’Époux, et certaines périodes où le jeûne n’est pas indiqué – quand « l’Époux est avec nous », surtout les jours des grandes fêtes liturgiques, même chaque dimanche, le jour de la Résurrection du Christ.

Le but du jeûne

Le but du jeûne est de nous permettre de nous concentrer sur Dieu et les choses d’en-haut, étant libérés de la dépendance envers les choses de ce monde.

Le jeûne n’est pas un moyen en soi de plaire à Dieu. La restriction stricte alimentaire n’est pas un but en soi et de nos jours on pratique le jeûne pour toute sorte de raisons qui ne relèvent pas du domaine spirituel. La privation zélée peut devenir elle-même une occasion de chute. Jésus souligne en particulier le risque de vaine gloire en faisant allusion à ceux qui s’assurent que les hommes, les autres, remarquent leur jeûne. Notre jeûne doit être un acte devant Dieu et non devant les hommes, pas même nos frères dans la foi. Celui qui jeûne se place devant Dieu, son jeûne est une offrande à Dieu, et non aux hommes.

Le jeûne n’est pas une forme de « punition » pour nos transgressions, ni une « souffrance » subie volontairement comme réparation de nos manquements : le Christ a souffert sur la Croix, pour nous, une fois pour toutes : le salut, est un don gratuit de Dieu, et ne dépend pas des mérites de notre faim ni de notre soif.

Nous jeûnons en orientant nos esprits vers Dieu par l’Église ; le jeûne et la prière, personnelle et communautaire, vont ensemble. Et le but est d’acquérir des fruits spirituels : un sentiment de gratitude envers Dieu, une attitude égale et bienveillante envers les gens, la pureté des pensées et des sentiments, la prudence de la bouche !

2- Le jeûne dans la Tradition orthodoxe

Les chrétiens ont hérité la tradition du jeûne du judaïsme, où des jours et des périodes spécifiques de jeûne étaient déjà établis. On retrouve le motif du jeûne déjà dans le Livre de la Genèse, alors que Dieu demande à Adam et Eve de s’abstenir de consommer les fruits de l’un des arbres du jardin de l’Eden. Le jeûne initial établi par Dieu était très simple : Et le Seigneur Dieu ordonna à l’homme, disant : De chaque arbre du jardin tu mangeras ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, n’en mangez pas, car le jour où vous en mangerez, vous mourrez de mort (Gen. 2 ; 16, 17). C’est un jeûne d’abstinence, non un jeûne total.

Serait-ce une épreuve pour vérifier la confiance, la fidélité, l’amour de la créature pour Le Créateur ? C’est l’épreuve de l’Amour de Dieu, l’arbre de la connaissance du bien et du mal représente l’union avec le monde. L’homme est-il capable de s’unir avec Dieu en premier avant de s’unir au monde ?

Notre Seigneur Jésus-Christ et son propre jeûne

Dans le Nouveau Testament, nous voyons que les disciples de Jean le Baptiste, ainsi que ceux des Pharisiens, jeûnaient et que Jésus lui-même, avant d’entreprendre sa vie publique a jeûné pendant quarante jours. À la suite de ce jeûne il a été tenté par Satan (Mt 4, 1-11; Lc 4, 1-13). Voilà donc la première leçon à retenir des récits évangéliques concernant le jeûne : Jésus nous enseigne l’importance du jeûne par l’exemple de son propre jeûne avant de commencer sa vie publique.

Ce n’est pas par hasard que la première tentation de Jésus concerne justement la nourriture, car le Malin cherche à éprouver Jésus là où il perçoit un point faible, là où Jésus a volontairement affaibli son corps humain ; l’Évangile nous dit qu’après avoir jeûné pendant quarante jours, Jésus « eut faim ». Et le Tentateur suggère à Jésus de combler sa faim en exerçant son pouvoir divin de changer des pierres en pain. La réplique de Jésus pour écarter la tentation est tirée du Deutéronome :

Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt 8, 3).

L’homme a besoin de nourriture spirituelle

Ainsi, le « jeûne » ne signifie pas seulement la nourriture dont l’homme a besoin pour la vie de son corps, mais plutôt tout ce qui « nourrit » les sens, tout ce qui convient au corps. Dans son sens plus large le « pain » est également tout ce qui est créé, toute créature, tout ce qui nourrit l’affectivité et l’intellect de l’homme. Bref, tout ce qui n’est pas Dieu lui-même. Ainsi que le corps de l’homme se nourrit d’aliments physiques pour survivre, l’esprit de l’homme, créé à l’image de Dieu, se nourrit de la parole de Dieu, donc de Dieu lui-même. Pour accéder à toute la noblesse de sa nature humaine créée à l’image et faite à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26), l’homme a besoin de la nourriture spirituelle que constitue la parole de Dieu.

La Règle du Concile apostolique de Jérusalem

La première institution proprement chrétienne sur le jeûne peut être considérée comme la règle du Concile apostolique de Jérusalem, qui prescrit aux membres de l’Église une telle charte : s’abstenir des choses sacrificielles et du sang, et de l’étranglement, et de la fornication, et de ne pas faire aux autres ce que tu ne veux pas pour toi (Actes 15 ; 29). Cette décision du Concile de Jérusalem est confirmée par le 63e Canon apostolique.

 On trouve des preuves de l’existence de tous les jeûnes de plusieurs jours au Ve siècle dans la conversation de Léon le Grand, prononcée par lui vers l’an 450 : « Les jeûnes d’église sont arrangés en une année de sorte que chaque temps a sa propre loi spécifique d’abstinence. Ainsi pour le printemps, le jeûne du printemps est le Grand Carême de quarante jours avant Pâques, pour l’été le jeûne d’été est à la Pentecôte (Pierre et Paul), pour l’automne le jeûne d’automne est au huitième mois pour La Dormition de La Mère de Dieu, pour l’hiver c’est l’hiver (carême de Noël).

3- Les différents types de jeûne

« Il y a deux façons de jeûner, enracinées toutes deux dans l’Écriture et la Tradition, et qui correspondent à deux besoins distincts, à deux états de l’homme. Le premier peut être appelé jeûne total, car il consiste en une totale abstinence de nourriture et de boisson. On peut définir le second comme un jeûne ascétique, car il consiste surtout en l’abstinence de certaines nourritures et en une réduction substantielle du régime alimentaire.

La primauté de l’Esprit

C’est seulement par un lent et patient effort que l’homme découvre qu’il ne vit pas seulement de pain, et restaure en lui-même la primauté de l’Esprit. C’est nécessairement et par sa nature même un long effort soutenu. Le facteur « temps » est essentiel, effectivement du temps est nécessaire pour déraciner et guérir la maladie commune et universelle que les hommes ont fini par considérer comme leur état normal. Le succès de ce jeûne ascétique dépend précisément de l’application de certaines règles fondamentales dont la principale se trouve être l’ininterruption du jeûne, sa continuité dans le temps. » Père Alexandre Schmemann.

Il existe plusieurs types de jeûne

Pour les chrétiens orthodoxes, il existe plusieurs types de jeûne, en fonction du jour ou de la période liturgique. Ainsi distingue-t-on, par exemple, entre ce qu’on appelle le « jeûne ascétique » et le « jeûne intégral » (distinction nuancée par le Père Alexandre Schmemann(Estonie,1921, États-Unis, 1983) dans son ouvrage sur le Grand Carême).

Jeûne et carême orthodoxes- les différents types de jeûne

Jeûne et Carême orthodoxes



« Il y a deux façons de jeûner, enracinées toutes deux dans l’Écriture et la Tradition, et qui correspondent à deux besoins distincts, à deux états de l’homme. Le premier peut être appelé jeûne total, car il consiste en une totale abstinence de nourriture et de boisson. On peut définir le second comme un jeûne ascétique, car il consiste surtout en l’abstinence de certaines nourritures et en une réduction substantielle du régime alimentaire.

C’est seulement par un lent et patient effort que l’homme découvre qu’il ne vit pas seulement de pain, et restaure en lui-même la primauté de l’Esprit. C’est nécessairement et par sa nature même un long effort soutenu. Le facteur « temps » est essentiel, effectivement du temps est nécessaire pour déraciner et guérir la maladie commune et universelle que les hommes ont fini par considérer comme leur état normal. Le succès de ce jeûne ascétique dépend précisément de l’application de certaines règles fondamentales dont la principale se trouve être l’ininterruption du jeûne, sa continuité dans le temps. » Père Alexandre Schmemann

Pour les chrétiens orthodoxes, il existe plusieurs types de jeûne, en fonction du jour ou de la période liturgique. Ainsi distingue-t-on, par exemple, entre ce qu’on appelle le « jeûne ascétique » et le « jeûne intégral » (distinction nuancée par le Père Alexandre Schmemann(Estonie,1921, États-Unis, 1983) dans son ouvrage sur le Grand Carême).

Le Grand Carême- A Schmemann

 

 

 

Jeûne ascétique

Le jeûne ascétique suit un certain nombre de règles monastiques. Ces règles ascétiques du jeûne ne sont pas un but en soi, mais sont des moyens d’élévation spirituelle. Le jeûne se pratique dans et pour l’amour de Dieu et l’intensification de la prière aide l’expérience du jeûne. Les règles matérielles du jeûne ascétique consistent en l’abstention de certaines catégories de nourritures, ainsi qu’une réduction dans la quantité de nourriture quotidienne.

Le sens spirituel du second type de jeûne que nous avons défini comme « ascétique » est de libérer l’homme de la tyrannie déréglée de la chair, qui s’établit lorsque l’esprit cède devant le corps et ses appétits, résultat tragique du péché et de la chute originelle de l’homme.

Jeûne et carême orthodoxes-Jeûne ascétique orthodoxe

 

Jeûne liturgique ou eucharistique

Le jeûne eucharistique ne renvoie pas à la pratique du jeûne qui est de coutume avant la Communion, mais à l’abstention de la célébration de l’Eucharistie durant les jours de la semaine (du lundi au vendredi) du Grand Carême, qui sont aussi des jours de jeûne ascétique.

Jeûne intégral

Le jeûne intégral ou total signifie l’abstention de toute nourriture ou boisson pour une brève période – un jour ou une partie d’une journée – afin de nous aider à fixer notre attention spirituelle sur un évènement présent ou à venir. Tel est le cas du jeûne du Vendredi Saint, ou à la veille de Noël, de Pâques ou avant de recevoir la Sainte Communion. C’est la forme de préparation par excellence avant une grande fête ou un évènement spirituel décisif.

Le jeûne fait partie aussi de la préparation pour recevoir le Corps et le Sang du Christ, à côté de la Confession et d’une règle de prière spécifique. Ainsi faut-il respecter un jeûne intégral (sans rien boire ou manger) avant la Liturgie dès le réveil et jusqu’au moment-même de la Communion. Certains chrétiens orthodoxes s’abstiennent aussi de la consommation de viande et de laitages après les vêpres du jour précédant la Communion.

Jeûne et carême orthodoxes-Jeûne eucharistique orthodoxe

 

Le Jeûne et votre prêtre

En ce qui concerne les prescriptions alimentaires, il est préférable de se référer à son père spirituel, au prêtre ou à un autre responsable de l’Église et dans tous les cas aux indications de son médecin, en fonction de sa santé. Le jeûne est juste indicatif et doit correspondre à une attitude spirituelle tout en s’adaptant aux conditions physiques de chacun.

Exceptions au jeûne : La discipline du jeûne peut être relâchée, si nécessaire, lorsqu’on voyage ou qu’on est malade (cancer, diabète, affaiblissement), lorsqu’on attend un enfant ou qu’on allaite, lorsqu’on est âgé. Il convient également de prêter attention aux enfants, pour eux, il n’est pas souhaitable de refuser certains aliments. En plus, on peut faire des exceptions lorsqu’on reçoit l’hospitalité d’autrui, car le respect de la générosité et l’amour du prochain sont plus importants que les démonstrations extérieures de piété. De même, les chrétiens orthodoxes ne devraient pas jeûner au détriment de leur santé, car le jeûne est un moyen, non pas un but en soi. Par rapport au jeûne, une approche personnalisée est nécessaire C’est pourquoi, avant de commencer à jeûner, il est préférable de chercher le conseil d’un prêtre, de votre prêtre.

4- Les 4 grandes périodes du jeûne : quand jeûne-t-on dans l’Église orthodoxe ?

Périodes de jeûne

Dans le calendrier orthodoxe, il y a quatre grandes périodes de jeûne :

1-Le Grand Carême

Il est une période de six semaines précédant la Semaine Sainte, période de préparation pour la grande fête de la Résurrection du Seigneur. Une autre semaine de jeûne, plus léger (d’abstention de la viande seulement) précédée par qui commence le lundi après le Dimanche du Jugement Dernier et qui dure jusqu’au Dimanche du Pardon ; après le Grand Carême suit une autre période de jeûne, plus sévère, celle de la Semaine Sainte.

2- Le Jeûne de la Fête de la Nativité (ou l’Avent)

On le connait aussi comme le jeûne de St. Philippe, puisqu’il commence immédiatement après sa fête (14 novembre) ; il dure quarante jours, du 15 novembre au 24 décembre, en anticipant le Noël, la grande fête de la Nativité de notre Sauveur.

3-Le Jeûne des Saints Apôtres

Il commence le lundi du lundi qui suit le premier dimanche après la Pentecôte au 28 juin, fête mobile dans le calendrier orthodoxe) et il dure jusqu’à la fête des Sts. Apôtres Pierre et Paul, le 29 juin.

4- Le Jeûne de la Dormition de la Vierge

comprend les deux premières semaines d’août( du 1 er au 14 août) ; il anticipe la fête de la Dormition de la Mère de Dieu.

Les Jours de jeûne

  • La veille de la Théophanie (5 janvier)
  • Le jour de la Décapitation de St. Jean Baptiste (29 août)
  • Le jour de l’Élévation de la Croix (14 septembre)
  • Tous les mercredis (sauf les semaines où l’Église lève le jeûne), en souvenir de la trahison du Christ par Judas.
  • Tous les vendredis (sauf les semaines où l’Église lève le jeûne), en souvenir de la Crucifixion et de la Passion du Christ.
  • Dans les monastères, on jeûne aussi le lundi, en l’honneur des Anges.

Semaines de levée du jeûne

Après certaines fêtes et afin de permettre aux chrétiens orthodoxes de montrer leur joie à l’occasion de ces fêtes, l’Église a levé le jeûne, comme suit :

  • Durant la période de post-célébration de la Nativité du Christ – jusqu’à la veille de la Théophanie (du 25 décembre au 4 janvier tout jeûne est levé).
  • La semaine après le Dimanche du Publicain et du Pharisien (première semaine du Triode), pour fortifier les fidèles en vue du Grand Carême.
  • La Semaine Radieuse (la semaine après Pâques)
  • La Semaine de la Sainte Trinité (la semaine après la Pentecôte).

Règles du jeûne alimentaire

Les règles du jeûne alimentaire diffèrent beaucoup quant aux catégories de nourriture permises ou interdites. Les règles du jeûne les plus strictes s’appliquent aux mercredis et vendredis du Grand Carême (et pendant la Semaine Sainte) et prévoient l’abstention de plusieurs catégories de nourriture :

  • Viande (tout ce qui possède une colonne vertébrale),
  • Laitages et œufs,
  • Huile d’olives (et autres graisses végétales), et
  • Vin (et autres boissons alcooliques).

Pendant les jours de jeûne, la quantité de nourriture et le nombre de repas se réduisent. Le samedi, le dimanche et les autres jours de fête, les règles du jeûne sont souvent plus douces, et permettent la consommation de graisses végétales et de boissons alcoolisées et même, en fonction de la saison liturgique, du poisson.

Jeûne et carême orthodoxes-Jeûne orthodoxe ascétique

5- Le jeûne du Grand Carême

« Le Grand Carême, voyage vers Pâques » 

Pour le Grand Carême, l’Église orthodoxe propose une préparation progressive et pédagogique au jeûne. Ainsi, une semaine avant l’entrée dans le Grand Carême, elle indique de faire abstinence d’abord de viande, puis au début du Grand Carême, on supprime les laitages, les œufs, les graisses et le vin de l’alimentation et le « régime de croisière » sera ainsi en place pour toute la Sainte Quarantaine.

Pendant le Grand Carême, tous les jours, on s’abstient en principe de tout produit animal (viande, poisson, œufs, laitage…), de graisses et de vin (sauf le samedi et le dimanche étant le sabbat et le jour de la Résurrection).

Les mercredi et vendredi hors temps de Carême on s’abstient de tout produit animal et dérivés ainsi que de d’huile et de vin. On s’abstient de toute nourriture les mercredi et vendredi jusqu’au coucher du soleil.  Judas trahit le Seigneur le mercredi et le Seigneur fut crucifié un vendredi .

Trouver le « lieu »

À chaque personne aussi de trouver le « lieu » de son jeûne et de retrancher parmi les plaisirs et les dépendances qui le tyrannisent et l’éloignent de Dieu : aliments, sommeil, télévision, bavardage, médisance.

À toutes et tous aussi de trouver de quelle façon nourrir son jeûne dans la prière ainsi que dans la charité. Pendant le Grand Carême, l’Église propose des offices, en particulier le Canon de Saint André de Crête et la Liturgie des Présanctifiés, qui aident les fidèles à vivre le Carême comme expérience spirituelle d’ascèse personnelle en préparation de la Semaine Sainte. La prière personnelle se renforce par la participation en communauté chrétienne à la prière de l’Église.

L’Église orthodoxe, en général, donne des directives plutôt que des prescriptions littérales. Elle indique des buts, elle montre des modèles, elle indique ce à quoi l’on doit tendre ; mais elle laisse chaque conscience juge de ce que, en présence d’une tradition devenue règle, l’adaptation aux circonstances personnelles commande ou permet. Père Lev Gillet( France 1893, Londres 1980)

6- Guide du Jeûne dans l’Église orthodoxe

Jeûne et carême orthodoxes-Guide du Jeûne orthodoxe

7- Le jeûne, le carême et la Parole de Dieu

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Ainsi, le « jeûne » ne signifie pas seulement la nourriture dont l’homme a besoin pour la vie de son corps, mais plutôt tout ce qui « nourrit » les sens, tout ce qui convient au corps.

Dans son sens plus large le « pain » représente également tout ce qui est créé, toute créature, tout ce qui nourrit l’affectivité et l’intellect de l’homme. Bref, tout ce qui n’est pas Dieu lui-même. Ainsi que le corps de l’homme se nourrit d’aliments physiques pour survivre, l’esprit de l’homme, créé à l’image de Dieu, se nourrit de la parole de Dieu, et de Dieu lui-même.

L’enseignement le plus important à retenir

L’enseignement le plus important à retenir est la nécessité d’associer la prière au jeûne. La prière afin de pouvoir accomplir l’effort nécessaire, mais encore plus important, la prière en tant que rapprochement de Dieu. Le jeûne nous présente la possibilité de nous unir davantage à Dieu par la prière.

« La prière est une conversation de l’intelligence avec Dieu » (Évagre le Pontique, Chapitres sur la prière, 3).

« Notre jeûne, si limité soit-il, s’il est un vrai jeûne, conduira à la tentation, à la faiblesse, au doute et à l’irritation. En d’autres termes, il sera un réel combat et probablement nous succomberons bien des fois. Mais l’aspect essentiel du jeûne est justement la découverte de la vie chrétienne en tant que lutte et effort. Une foi qui n’a pas surmonte les doutes et la tentation est rarement réelle.

Aucun progrès n’est, hélas, possible dans la vie chrétienne sans l’amère expérience de l’échec. C’est précisément lors de cette première chute que se situe le véritable test : si, après avoir faibli et donné libre cours à nos appétits et a nos passions, nous nous remettons courageusement à la tâche, sans abandonner, quel que soit le nombre de fois où nous faiblissons, tôt ou tard, notre jeûne produira ses fruits spirituels. Il n’y a pas de raccourci pour aller à la sainteté ; on doit payer le prix de chaque pas en avant. » Père Alexandre Schmemann(Estonie,1921, États-Unis, 1983)

L’ascèse personnelle, familiale et paroissiale, en particulier dans la prière et dans le jeûne, est caractéristique de l’Orthodoxie. Père Justin Popovitch (Serbie 1894, Yougoslavie 1979)

Jeûne et carême orthodoxes- la parole de Dieu

 

Jeûne et carême orthodoxes- la parole de Dieu

    8- Structure du Grand Carême orthodoxe

Jeûne et carême orthodoxes-Structure du Grand Carême Orthodoxe

Le « Triode » et son temps

Le Triode, ou période pré-pascale. Il comprend la période préparatoire du Grand Carême et de la Semaine Sainte.

Le Triode commence dix semaines avant Pâques et dure jusqu’au Samedi Saint.

la liturgie des dons présanctifiés a lieu les mercredis et vendredis.

La prière de St. Ephrem le Syrien est introduite dans tous les services religieux avec de grandes génuflexions.

Thèmes du Triode

Le principal est celui du Paradis perdu en Adam et retrouvé dans l’Église, dans la personne du Christ, le Nouvel Adam. L’expérience du jeûne répond ainsi à la « gourmandise » des premiers parents. Mais les prières sont orientées vers la Croix et la Résurrection : « Souviens-Toi de moi, Seigneur, quand Tu entreras dans ton Royaume !» – cette demande du Bon Larron revient comme un refrain. Au milieu des quarante jours, on vénère la Croix, le nouvel Arbre de vie. Chaque samedi, on prie pour que le Paradis soit accordé aux fidèles défunts. Chaque dimanche on célèbre avec joie la Résurrection, Pâque déjà accomplie et à laquelle on tend à communier. L’ensemble du temps du Triode est une célébration de la Pâque, un grand « passage » de la mort à la vie. La grande promesse est de voir Dieu par le saint Esprit.

Structure du Triode

Le Triode est structuré en trois groupes de semaines commençant le dimanche :

Les Dimanches préparatoires : 1. Le Dimanche du Publicain et du Pharisien (Luc 18,9-14 – premier dimanche du Triode).

À partir de la Semaine du Publicain et du Pharisien et dans toutes les semaines préparatoires ultérieures du Grand Carême, des Stichères et le canon du Triode de Carême sont ajoutés aux hymnes des Octoèque. Pour éveiller le repentir et la confession pour les péchés, l’Église commence déjà dans les semaines préparatoires à chanter des tropaires touchantes aux Matines avant le canon : « Ouvrez les portes du repentir… Instruisez-moi sur le chemin du salut, Mère de Dieu.  .. Les nombreuses choses cruelles que j’ai faites… ».

2. le Dimanche du Fils prodigue (Luc 15,11-32).

En cette semaine, à travers la parabole évangélique (Luc 15, 11,32), dont la Semaine elle-même tire son nom, l’Église nous montre un exemple de la miséricorde inépuisable de Dieu envers tous les pécheurs qui se tournent vers Dieu avec une repentance sincère, auquel cas la grâce vient à eux à la rencontre, les embrasse, les pare et les aide à réaliser leur salut. L’Église enseigne que la véritable plénitude et la vraie joie de la vie résident dans une union pleine de grâce avec Dieu et dans une communion constante avec Lui (« vivons ensemble dignement »). L’éloignement de cette communication est, au contraire, source de toutes sortes de désastres et d’humiliations.

3. le Dimanche du Jugement Dernier (appelée aussi le Dimanche de Carnaval : Matthieu 25,31-46).

On ne consomme plus de viande. La Semaine de la Viande est aussi appelée Semaine du Jugement dernier, puisque l’Évangile correspondant est lu lors de la liturgie (Matthieu 25 :31-46). Le samedi de la viande, avant le souvenir du Jugement dernier du Christ, au cours duquel apparaîtront tous les vivants et les morts, l’Église commémore « tous ceux qui, depuis Adam jusqu’à ce jour, se sont endormis dans la piété et la bonne foi ». Ce samedi, l’Église, par amour pour l’humanité, prie particulièrement pour les morts qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas reçu de funérailles religieuses ni de prières religieuses : « ils n’ont pas reçu de psaumes et d’hymnes de mémoire légalisés. » La pensée de la fin de notre vie, avec les souvenirs de ceux qui sont déjà passés dans l’éternité, a un effet qui donne à réfléchir sur tous ceux qui ont oublié l’éternité et ne se sont accrochés de toute leur âme qu’au périssable et éphémère.

4. le « Dimanche de l’expulsion d’Adam » ou « Dimanche du Pardon » (« dernier jour des laitages ») –

Matthieu 6, 14-21, qui n’est pas le premier jour du Carême mais le dernier jour préparatoire puisque le Carême ne commence qu’aux vêpres. est appelée semaine du fromage, et dans le langage courant semaine du beurre, Maslenitsa – à cause de la consommation de nourriture modeste (fromage, beurre et œufs) au cours de cette semaine ; et aussi parce que (le dimanche du fromage) met fin à la consommation de fromage avant le début du Carême. Le samedi du fromage, on célèbre le souvenir des saints hommes et femmes qui ont brillé pendant le jeûne. L’Église nous fortifie pour les exploits spirituels à travers l’exemple des saints ascètes. C’est la dernière préparation au Grand et Saint Carême.

Le jour suivant le dimanche du pardon, lundi, marque le début du Grand Carême.

Les Dimanches du Grand carême portent aussi des noms spécifiques :

1. Le Dimanche du triomphe de l’Orthodoxie ou « des icônes ».

« Ce jour, premier dimanche du jeûne, nous faisons mémoire du rétablissement des saintes et vénérables icônes par les empereurs de Constantinople d’éternelle mémoire, Michel et Théodora sa mère en 842, pendant le patriarcat du saint confesseur Méthode. »

Au cours des quatre premiers jours de cette semaine, aux grandes complies, est lu le Grand Canon Pénitentiel de Saint André de crète,

2. le Dimanche de Saint Grégoire Palamas

nous rappelle que le but de l’homme est de devenir Dieu (theosis, divinisation), par la Grâce de Dieu, dans le Saint Esprit.

3. le Dimanche de la Sainte Croix

comprend un rituel spécifique de vénération de la Croix qui prépare les fidèles à la commémoration de la Crucifixion et à la Résurrection du Seigneur. La croix est portée au milieu du Carême pour encourager et renforcer la force spirituelle de ceux qui jeûnent, en souvenir de la passion du Seigneur ressuscité pour notre salut et de la glorieuse résurrection du Seigneur d’entre les morts qui a suivi. glorifiant la Croix du Seigneur, l’Église chante : Nous adorons Ta Croix, Seigneur, et le saint Nous glorifions Ta Résurrection. Le port de la Croix se déroule exactement de la même manière que lors de la fête de l’Exaltation.

4. le Dimanche de Saint Jean Climaque

rappelle le véritable combat spirituel nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu. L’Échelle Sainte de Saint Jean Climaque nous rappelle que ce parcours du Grand Carême est un voyage vers le Ciel, par lequel nous devons abandonner un à un nos vices et nos attachements terrestres pour nous diriger vers le Dieu-Amour. Nous commémorons notre Révérend Père Jean Climaque, qui a décrit tout le chemin de la vie spirituelle et ascétique dans son merveilleux livre : « L’échelle spirituelle menant au ciel » et, en utilisant l’exemple de sa propre vie de jeûne élevé. , a donné un exemple du passage de ce chemin. L’Évangile lu lors de la liturgie de ce jour (Marc 9, 7-31) rappelle la prophétie du Seigneur concernant son meurtre et sa résurrection.

5. le Dimanche de Sainte Marie l’Égyptienne:

fait comprendre que ni péché passé ni aucune ancienne malice ne sauraient écarter le véritable pénitent de Dieu. on célèbre la mémoire de notre Révérende Mère Marie d’Egypte. Dans l’Évangile, pendant la liturgie, la prophétie du Seigneur sur ses souffrances, sa mort et sa résurrection est à nouveau donnée. Sainte Marie d’Egypte est citée ce jour-là comme exemple de vraie repentance, qui régénère complètement une personne, même celle profondément embourbée dans la fange du péché. La Semaine Sainte :pour les chrétiens orthodoxes, le Grand Carême prend fin avec le samedi de Lazare (40ème et dernier jour du Carême) et le Dimanche des Rameaux, jour de fête qui ouvre une période distincte, la Semaine Sainte, qui précède directement Pâque, la fête des fêtes, La Résurrection du Christ !.

9 – le Dimanche de l’Exil d’Adam et du Pardon

Le dimanche de l’Exil d’Adam et du Pardon clôture la première phase du Triode de carême et marque dès le lendemain l’entrée dans le grand et Saint carême.

Voici en lecture le texte de  Père Boris Bobrinskoy:

« L’ultime démarche que l’ Église nous propose aujourd’hui, avant d’entrée dans « le stade du Carême », c’est de demander pardon : en effet le « pardon de Dieu » est indissociable du « pardon de nos frères« . 

C’est donc confesser notre « infidélité », C’est confesser notre « oubli » de « Dieu », notre « oubli » de « l’autre ». L’échange du pardon, à la veille du Carême, pourrait n’être en définitive qu’un rite « banal » et « machinal. Le Seigneur est venu le premier pour nous pardonner, Et nous devons nous aussi, apprendre à pardonner du fond du cœur.

Il y a certainement en chacun de nous des pensées : de ressentiments, de haine, de vengeance, de mauvaises dispositions, et cela nous mine, nous détruit, nous alourdit, nous empêche de monter vers le Seigneur.

C’est pourquoi demander pardon et pardonner, c’est la réconciliation dont nous parle Saint Paul:

réconciliez-vous les uns les autres, Réconciliez-vous avec Dieu!.

Et si nous sommes vrais, nous constatons alors qu’il n’est pas facile de « pardonner » et qu’il n’est pas facile non plus d’implorer le pardon de « celui » et de « ceux » que nous avons « offensés ». Ainsi le moment qui précède l’entrée en Carême est une « heure de vérité ». C’est une épreuve « incontournable  » : c’est une façon privilégiée de nous « délester de nos fardeaux »  qui entraveraient « notre marche vers Pâques » .

 

10- Prière de Saint Ephrem pendant le carême orthodoxe

Prière de St Ephrem le Syrien

Seigneur et maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles. (Grande prosternation)

Mais accorde-moi l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à-moi ton serviteur. (Grande prosternation)

Oui, Seigneur Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni pour les siècles des siècles. Amen. (Grande prosternation)

Ô Dieu, purifie-moi , pécheur. (12 fois, avec petites prosternations)

Puis on récite la  prière toute entière : Seigneur et maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles. Mais accorde-moi l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à-moi ton serviteur. Oui, Seigneur Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni pour les siècles des siècles. Amen. (Grande prosternation)

Nous lisons La prière de Saint Ephrem le Syrien  à tous les services quotidiens, à partir du soir du dimanche du pardon (mais avant cela même le mercredi et le vendredi du fromage, ou, à la manière populaire, la semaine du mardi gras) et jusqu’au mercredi saint inclus.

Cette prière se compose de trois groupes de requêtes : premièrement, nous demandons à Dieu d’affaiblir en nous l’action d’oisiveté, d’abattement, de soif de pouvoir, de bavardages – ces passions qui entravent particulièrement l’inclinaison du cœur à la repentance ; De plus, nous demandons le plus nécessaire à la revitalisation de notre âme – la chasteté (c’est-à-dire l’intégrité et la pureté spirituelles), l’humilité, la patience et l’amour des autres. La fin de la prière est la quintessence de l’attitude orthodoxe envers soi-même et envers les autres : « Accorde-moi de voir mes péchés et de ne pas condamner mon frère. Après tout, aucun de nous n’est capable de corriger un autre, seulement nous-mêmes (et même alors avec l’aide de Dieu).

prière de St Ephrem en slavon

 

Commentaire d’Alexandre Schmemann sur la prière de St Ephrem :

« Parmi toutes les hymnes et prières de Carême se trouve cette courte prière que l’on peut appeler la prière du Carême. La tradition l’attribue à l’un des grands maîtres de la vie spirituelle, saint Éphrem le Syrien (+373).

On lit cette prière deux fois à la fin de chaque office du Carême, du lundi au vendredi (on ne la dit pas le samedi et le dimanche, car les offices de ces deux jours ne suivent pas l’ordonnance du Carême). On la dit une première fois en faisant une métanie (prosternation) après chaque demande. Puis on s’incline douze fois en disant : ” Ô Dieu, purifie-moi, pécheur ! ” Enfin on répète toute la prière avec une dernière prosternation à la fin.

Pourquoi cette courte et si simple prière occupe-t-elle une place aussi importante dans la prière liturgique du Carême ? Elle énumère d’une façon très heureuse tous les éléments négatifs et positifs du repentir. La prière de St Éphrem Le Syrien constitue-en quelque sorte un aide-mémoire pour notre effort personnel de Carême. Cet effort vise d’abord à nous libérer de certaines maladies spirituelles fondamentales qui imprègnent notre vie et nous mettent pratiquement dans l’impossibilité de commencer même à nous tourner vers Dieu ».

11- Entrée Dans le Grand Carême et prières pour la maison

Les sept semaines de Saint jeûne sont selon les paroles des saints pères de l’Église, une échelle par laquelle les chrétiens doivent s’élever vers l’acquisition du Saint Esprit. Celui qui a réussi à marcher d’un pied ferme le long de cette échelle est capable de recevoir les dons du Saint-Esprit et de contempler le plus grand mystère de La Résurrection du Christ.

Comment doit être notre jeûne pour qu’il soit agréable à Dieu et salvateur pour notre âme ? La première condition de notre jeûne et du jeûne chrétien est la douceur de l’âme.

Jeûne et carême orthodoxes- Le Grand Carême Orthodoxe

 

Jeûne et carême orthodoxes- Une montée d'échelle vers l'acquisition du Saint Esprit

 

Jeûne et carême orthodoxes- prière personelle à la maison

Grand canon de St André de Crète-fr-slavon télécharger ICI  

Nous le lisons la première semaine de carême. Dans le rite byzantin, le Grand Canon a été recueilli dans le Livre du Triode, ensemble des offices du Grand Carême. Il est récité à l’office des Grandes Complies les lundi, mardi, mercredi et jeudi de la première semaine de Carême, à raison d’un quart du texte environ par jour. Il est repris intégralement aux matines du jeudi de la cinquième semaine.

Prière de Saint Ephrem pendant le Grand carême orthodoxe télécharger ICI

Nous la prions du dimanche soir au vendredi. Cette prière, due à St Ephrem le Syrien( 306 env.-373), ponctue les offices de Carême. On la répète trois fois, en faisant 3 grandes métanies qui sont de grandes prosternations front contre terre. Métanie, du grec métanoïa, désigne la pénitence comme retournement  c’est à dire un changement total de la pensée et de l’action qui permet de se laisser transformer par Dieu.

MANUEL DE PRIERE DURANT LE GRAND CARÊME -télécharger ICI

Prières pour la maison pendant le Grand Carême

Les personnes qui ne peuvent pas aller à l’église peuvent prier chez elles seules ou avec toute la famille.

Pendant le jeûne, nous lisons des prières quotidiennes du matin et du soir , auxquelles se joint la célèbre prière universelle de St Ephrem le Syrien. Nous  lisons cette prière de St Ephrem pendant le Grand Carême, tous les jours, du dimanche soir au vendredi, sauf les samedis et dimanches. En effet, les services de ces deux jours diffèrent du système général du Carême.

Le Canon de Saint André de Crète nous le lisons  la première semaine de Carême, en version slavon-français.

Ainsi que le Manuel de prières de prières à la maison pour tout le carême.

Cliquez sur les fichiers pour les télécharger 

12- Alimentation et jeûne dans l’église orthodoxe

Les quatre conférenciers donneront des éclairages historiques, pratiques mais aussi médicaux sur le carême dans la tradition orthodoxe. Mme Beatrice Caseau, professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV nous parlera de culture alimentaire dans la tradition byzantine. Le père Gérasime, higoumène du skite orthodoxe Sainte-Foy du carême comme chemin au fil des jours. Deux médecins nous exposeront les principes d’un carême bénéfique pour la santé. Dr Claudia Tanase, anesthésiste-réanimateur sur les bénéfices et les dangers du carême pour la santé. t Dr Mihaela Nica, endocrinologue-diabétologue « Les principes d’une alimentation saine durant le carême »


« Alimentation et jeûne dans l’Église orthodoxe » – première partie. Orthodoxie. tv
« Alimentation et jeûne dans l’Église orthodoxe » – deuxième partie. Orthodoxie.tv
« Alimentation et jeûne dans l’Église orthodoxe » – troisième partie. Orthodoxie.tv
« Alimentation et jeûne dans l’Église orthodoxe » – quatrième partie. Orthodoxie.tv

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