4 – Sacrement de la confession orthodoxe

Le Sacrement de la confession orthodoxe encore appelée repentance est sans aucun doute le fondement de la vie spirituelle.

Les saints mystères de l’Église, les 7 sacrements de l’Église sont des cérémonies divinement ordonnées, qui transmettent à ses membres, par des signes tangibles, l’invisible grâce divine purificatrice et sanctifiante.

L’Évangile en témoigne.

Jean- Baptiste le précurseur du Seigneur a commencé son sermon par les mots :

Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche

(Matthieu 3 : 2).

Comment se préparer à la première confession de sa vie ? Quel est le sens de ce sacrement ? De quels péchés nous repentons-nous devant Dieu ?

La confession orthodoxe a lieu verbalement ou par écrit en présence d’un prêtre. Ainsi le prêtre devient un témoin de la repentance offerte à Dieu. Celui qui se confesse se repent de ses péchés et reçoit le pardon du Seigneur.

Le repentir est le sel qui donne à la nourriture toute sa saveur. Comment pouvons-nous connaître sa puissance ?

Pendant un certain temps, on peut manquer d’être conscient de son péché, tout en y restant esclave. L’âme est tombée dans un sommeil profond, qui est comme la mort, et si elle ne se réveille pas, ce sera véritablement le sommeil de la mort spirituelle.

La Repentance implique une remise en question intérieure de soi.

La repentance implique d’abord une remise en question intérieure de soi, une sorte d’introspection critique, la capacité de se regarder de l’extérieur, de condamner ses péchés et de s’engager pour la justice et la miséricorde de Dieu. La repentance est la réalisation de son péché, l’iniquité de sa propre vie et la reconnaissance que dans ses actes et ses pensées une personne a dévié des commandements de Dieu.  Les déviations peuvent être commises par des actes, des paroles, des sentiments et des pensées pendant tout le temps après le baptême, une personne doit réfléchir à tout cela et réaliser ce qu’elle a péché contre elle-même, contre les autres, contre Dieu et l’Église, et se repentir. La conscience de cela est la plus grande vertu et en même temps la garantie de changer sa vie pour le mieux.

Saint Théophane le Reclus définit Le Sacrement de La Confession, La Repentance de quatre manières : 1) la conscience de son péché devant Dieu ; 2) se reprocher ce péché avec une pleine confession de sa culpabilité, sans rejeter la responsabilité sur les démons, les autres ou les circonstances ; 3) la détermination à quitter le péché,  à ne pas y revenir, à ne pas lui donner une place en soi ; 4) prière à Dieu pour le pardon du péché.

Les sept sacrements orthodoxes

Le Sacrement de la confession est un des sept sacrements de l’Église Orthodoxe.

• L’Église Orthodoxe connait sept sacrements plus exactement nommés mystères :
  • 1. le sacrement du baptême
  • 2. l’onction avec le Saint Chrême ou chrismation (qui correspond à la Confirmation catholique mais est administrée dans l’Église orthodoxe immédiatement après le baptême)
  • 3. l’Eucharistie (donnée dès première fois également directement après le baptême)
  • 4. la confession (réconciliation ou pardon)
  • 5. le sacrement des malades ou onction des malades
  • 6. le sacrement du mariage
  • 7. le sacerdoce ou l’ordination dans l’orthodoxie
• L’Église orthodoxe accomplit par le saint Esprit beaucoup d’autres bénédictions sacramentelles  : offices pour les défunts, grande et petite consécrations de l’eau ; consécration des lieux et objets de culte, de l’autel, des vêtements liturgiques, des saintes icônes ; multiples bénédiction : des éléments, des fruits et des semences, des demeures , des véhicules, des animaux, du départ en voyage, de la grossesse, bénédiction du repas, bénédiction des écoliers lors de la rentrée liturgique en septembre…

Métanoïa

En général, le mot grec «μετάνοια – métanoïa » lui-même, traduit en russe par « repentance », signifie littéralement «retournement, changement de regard ». Ce terme  repentance est peu adéquat, en effet le mot grec exprime parfaitement, au contraire, le changement de l’être, la «transformation», la nouvelle naissance.

Le mot « repentance » vient du nom de Caïn, le fils d’Adam, qui a tué son frère Abel. Celui qui vit comme Caïn, c’est-à-dire envie, s’exalte, rage, agit outrageusement, agit vilement, est appelé « maudit ». Mais quand il « cesse d’être Caïn », il « se repent » de ses péchés. Et en grec, la repentance est «métanoïa», qui se traduit littéralement par «changement d’avis», «repenser», c’est-à-dire qu’après la repentance, une personne devient différente, pense et agit différemment. C’est le sens de la repentance, et de la confession.

 » Repentez-vous et croyez à l’Évangile  » (Mc 1,15))

or, en nous, l’inertie et l’amour-propre résistent à cet appel.

Sans entrer dans le repentir, l’homme  » naturel  » ne peut devenir homme spirituel. P. Boulgakov

Modèle de confession/repentance

Le premier modèle de repentance est l’exemple du prophète David. Le Seigneur a pardonné ses péchés parce qu’il s’est confessé au prophète Nathan : « J’ai péché contre L’Éternel ». 2 Samuel 12.13 . La repentance est la clé d’une vraie vie chrétienne, sans elle, selon le dogme, il est impossible de vivre en harmonie avec le Seigneur, en effet les personnes ont constamment besoin d’être réunis avec Lui. 

Chaque fois que la Divine Liturgie est célébrée dans l’église, le prêtre sort de l’autel avant le début du service. Il se dirige vers le vestibule , où le peuple de Dieu l’attend déjà. Entre ses mains, la Croix est le signe de l’amour sacrificiel du Fils de Dieu pour le genre humain, et l’Évangile est la bonne nouvelle du salut. Le prêtre place la Croix et l’Évangile sur le pupitre et, s’inclinant avec révérence, proclame: « Béni soit notre Dieu maintenant et toujours et pour les siècles des des siècles  » Amen. »

Le Mystère de La Confession

C’est ainsi que commence le Mystère de la Confession. Le nom même indique que quelque chose de profondément intime se passe dans ce sacrement, qui révèle les couches secrètes de la vie d’une personne, auxquelles normalement une personne préfère ne pas toucher.

À la fin, le prêtre se tourne vers la personne et prononce cette prière: « Voici, mon enfant, le Christ se tient invisiblement, acceptant ta confession… »

La confession orthodoxe, la repentance n’est pas  une « extraction » violente des péchés de la conscience, ni un interrogatoire et, de plus, ni même une condamnation « accusatoire » d’un pécheur. La confession est ce grand sacrement de la réconciliation de Dieu et de l’homme.

Vous devez parler avec le prêtre simplement, respectueusement, mais brièvement, au point, parler de ce pour quoi vous êtes venu . La confession n’est pas une conversation spirituelle. Parler des  questions de la vie spirituelle – c’est une tout autre chose , et la repentance devant Dieu est complètement différente. La confession et la conversation spirituelle ne doivent pas du tout être confondues.