Homélie dimanche Pentecôte 2025- Père Syméon

Au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit,

Chers amis, aujourd’hui est un jour merveilleux, rempli d’Amour et de plénitude.!
Nous venons de traverser une période particulière, celle qui se trouve entre l’Ascension et La Pentecôte. C’est une période ou le Christ s’est élevé, le Saint Esprit n’est pas encore envoyé sur les Apôtre, période d’entre-deux, de flottement, qui n’est pas toujours facile à vivre. C’est un petit passage qui demande de la confiance, de la persévérance, de la fidélité, de l’espérance, de la constance dans la vie spirituelle et dans la prière.

Mais nous voici arrivés, l’accomplissement de la promesse du Christ aux Apôtres, ou à la Samaritaine : « Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau. Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » Nous voici arrivés en ce jour, ou nous actualisons ce qui est déjà là, où nous célébrons la descente du Saint Esprit le jour de Pentecôte. La Pentecôte, qui est également la Fête de la Sainte Trinité, ou encore l’anniversaire, la création de l’Eglise en tant que Corps du Christ, signifie en grec : cinquantième. C’est simplement le cinquantième jour après Pâques. Cette fête tire son origine du judaïsme, quand Dieu donna à Moïse sur la Montagne pour le peuple d’Israël une loi, la Torah, inscrite sur des tables de pierre. Du fait que le peuple n’a pas eu le souhait de le recevoir en eux-mêmes, Dieu demanda à Moïse de graver sa loi sur de la pierre.

Je vous invite,  chers frères et sœurs à relire ce passage du livre de l’Exode. Dieu a gardé ce désir d’inscrire Sa Loi d’Amour dans le cœur des Hommes et Il n’a jamais cessé de le désirer. Voilà le contexte dans lequel se trouvaient les Apôtres au moment de recevoir le Saint Esprit sous formes de langues de feu.

Comment parler du Saint Esprit ? Il y a tellement de choses à dire, à vivre, le Saint Esprit est véritablement partout présent et emplissant tout. Je commencerais par rappeler ce que nous avions évoqué la semaine dernière, en
parlant de cette jeune pousse qui a traversé la terre et qui à découvert une nouvelle dimension, un nouveau mode d’existence, celui du Paradis. En continuant son ascension vers la Lumière, cette douce fleur va devoir maintenant éclore de tout son potentiel inscrite en elle. Elle va devoir s’ouvrir de toutes ses pétales, de ses feuilles afin de recevoir tout ce qui la fait grandir : La pluie, le vent, le soleil, la chaleur, la lumière. Nous sommes cette fleur. Ouvrons nos sens spirituels aux dons de l’Esprit. Cette fleur que d’ailleurs certains d’entre vous portent dans leur mains. De petite croissance en petite croissance, chacun à son rythme, nous tendons vers le But selon Saint Séraphin de Sarov :

Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint de Dieu.

La Pentecôte est ce temps d’éclosion spirituelle, d’ouverture, un temps de renouveau, un temps d’accueil afin de recevoir l’Esprit, chacun selon sa réceptivité. Si mon cœur est grand ouvert, Dieu sera grand, si mon cœur est tout petit et fermé à l’Amour, Dieu sera petit. Dieu se révèle dans notre vie proportionnellement à notre réceptivité.

Comment connaître l’Esprit Saint ? Comment connaître Celui qui nous enseigne en toute chose, qui nous fait vivre l’Evangile, qui nous révèle en tant que personne ! Pour reprendre les mots du Père Alexandre Schmemann, nous ne pouvons pas connaître l’Esprit Saint de nous-mêmes, c’est Lui qui se fait connaître à nous ! C’est pourquoi j’insiste sur le fait d’ouvrir son cœur à Dieu, de désirer participer à Sa Vie, de s’offrir à Lui. Je sais que ce n’est pas toujours facile. Un jeune novice demande un jour à un Ancien : « Père, quel est ton secret ? », l’Ancien répond « Rester émerveillé. ». Restons donc émerveillés devant les choses les plus simples de notre quotidien, malgré les difficultés, les douleurs, les peurs, etc ..

Mais comment recevoir le Saint Esprit ?
Rassurez-vous il n’y a pas de mode d’emploi, « l’Esprit souffle où il veut, on ne sait d’où il vient, ni où il va »
Nous voyons dans l’Evangile du jour que c’est par la foi que nous recevons l’Esprit. Une foi innocente comme celle des Apôtres réunis dans un même lieu, une foi simple et ignorante, prête à se laisser enseigner par la force d’en-haut, la même foi que la Mère de Dieu qui dit Oui devant les paroles de l’Archange, devenant réceptacle de chair, calice
vivant. Par le baptême, nous rajoutons une dimension, celle du désir de l’Homme vers Dieu. Comme dis plus tôt, Dieu désire inscrire sa Loi dans mon cœur, c’est-à-dire son Amour, c’est-à-dire Dieu lui-même étant donné qu’Il EST l’Amour. Je lui réponds à mon tour par mon désir de le recevoir,

« Viens, Esprit de Vérité, fais Ta demeure en nous, … ».

Ce désir qui fait de nous des fils, des filles, des enfants du Père Céleste et non plus, ni des esclaves, ni des mercenaires, mais bien des enfants, par Grâce. Comme lors du baptême du Christ, où l’Esprit sous forme de colombe descendis sur lui et la voix du Père se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui en qui j’ai mis toute ma
faveur », la traduction de l’araméen traduit : « Celui en qui je suis désiré ». Comme c’est beau ! L’Esprit à besoin de notre participation, de notre Oui, du désir de tout notre être, corps, âme, esprit pour se rendre visible en nous et autour de nous. Il est visible dans chaque Sacrement de l’Eglise ! Alors quand tout à l’heure, au moment de la Communion, nous participerons en plénitude au Saint Esprit afin de demeurer en Christ et Lui en nous, approchons-nous avec foi, confiance, amour ! Approchons-nous pour recevoir, mais également pour donner. Pour donner à Dieu toute notre vie dans la mesure des possibilités de chacun, Lui qui nous donne l’Esprit sans mesure ! Afin de ne former qu’un seul corps, celui du Christ, qui est l’Église et qui irradie des fruits de l’Esprit qui sont selon Saint Paul :
Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi.
En recevant l’Esprit Saint aujourd’hui et pour le reste de notre vie comme une source d’eau vive, comme un feu vivifiant, devenons le Buisson Ardent, porteur de Celui qui Est.
Gloire soit rendue à notre Dieu, Père Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans
les siècles des siècles, Amen.