La Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie est la première des douze grandes fêtes de l’année liturgique orthodoxe.
La fête de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu est célébrée chaque année par l’Église le 8/21 septembre ( selon le calendrier suivi). Cette fête est fixe et comprend un jour de pré-fête et quatre jours de post-fête.
Elle est la première tant dans la chronologie des événements de l’histoire du Nouveau Testament que dans le calendrier liturgique. Celui-ci commence en septembre et on l’appelle « le début de notre salut » dans les chants liturgiques. Comme, La Dormition de la Mère de Dieu 15/28 août constitue la dernière des fêtes de l’année liturgique.
La naissance de la Mère de Dieu est l’accomplissement des prophéties annonçant que le Christ, Sauveur du monde, s’incarnerait bientôt sur terre.
L’aspect le plus important du culte de la Mère de Dieu, attesté par de nombreuses icônes miraculeuses, est la foi en son intercession pour le genre humain « tous les jours ».
Sommaire
La Nativité de la Mère de Dieu – Enseignement catéchétique
La fête de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu annonce la venue du salut et ouvre l’histoire du Nouveau Testament. En célébrant la naissance de la Vierge Marie, l’Église confesse que Dieu a préparé dès l’origine le chemin de l’Incarnation de son Fils, le Christ Sauveur.
L’Évangile ne rapporte pas les circonstances de cette naissance, mais la Tradition de l’Église – transmise par les écrits des Pères, l’histoire ecclésiastique et les hymnes liturgiques – nous éclaire à ce sujet.
La signification de la fête de la nativité de la Mère de Dieu
La fête de la Nativité de la Mère de Dieu a une portée séculaire. Elle a été préparée depuis des siècles et son influence s’étend bien au-delà du temps. On pourrait penser que cette grandeur appartient surtout à la naissance du Christ et que celle de sa Mère n’en est qu’un reflet. Pourtant, les deux événements sont inséparables. Et si l’Église a voulu instituer l’une de ses plus grandes fêtes en l’honneur de Marie, c’est parce qu’elle a reconnu dans sa naissance un mystère digne d’une vénération particulière.
Cette fête ouvre un espace unique de méditation et de prière. Ses chants et ses offices portent une atmosphère propre, différente de celle de Noël, même si les deux fêtes se répondent. Elle invite à contempler un autre aspect du dessein divin : l’entrée dans le monde de celle qui allait enfanter le Sauveur.
La Nativité de la Mère de Dieu et toujours vierge Marie est la joie de toute l’humanité
La Nativité de la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie n’est pas seulement la joie de Joachim et d’Anne : elle est la joie de toute l’humanité. En Marie, Dieu donne au monde un cœur pur, une vie toute consacrée à Lui, un sein virginal qui deviendra le trône de son Fils unique. C’est pourquoi l’Église célèbre cet événement chaque année, le 8/21 septembre, comme une fête fixe, précédée d’un jour de pré-fête et suivie de quatre jours de post-fête.
« Ainsi, la Mère de Dieu, selon saint Jean Damascène et les Saints Pères en général, représente le sommet et la fin de tout l’Ancien Testament, et toutes les préfigurations et prophéties de l’Ancien Testament se réfèrent à elle (B, 9-10). Elle est le sommet et le fruit de toute la préparation pédagogique vétérotestamentaire de l’humanité à l’acceptation du Dieu Sauveur incarné. Il est donc totalement inadmissible et impossible de la séparer de la race d’Adam, du genre humain. Car, selon Damascène, Adam est à la fois son ancêtre et elle est « fille d’Adam » (A, 6 ; C, 2) et fille de David, « ancêtre et père de Dieu » (C, 2), de la racine duquel elle est née « selon la promesse » (B, 7 ; PV IV, 14), unissant en elle la racine sacerdotale et royale » source
Les parents de la Mère de Dieu
L’Église appelle les saints Joachim et Anne « justes et parrains ». Joachim descendait de la lignée royale de David, et Anne appartenait à la famille sacerdotale du grand prêtre Aaron. Tous deux étaient fidèles à la Loi et menaient une vie de prière et de charité : ils ne gardaient pour eux qu’une part de leurs biens, consacrant le reste aux pauvres et au Temple.
Malgré leur piété, ils restèrent longtemps sans enfant. Or, dans la tradition juive, la stérilité était considérée comme une honte et une punition divine. Joachim et Anne furent donc injustement accusés de fautes cachées. Pourtant, ils ne perdirent pas confiance : ils persévérèrent dans la prière, s’abandonnant à la volonté de Dieu et espérant sa miséricorde.
L’exaucement de Dieu
Le Seigneur entendit leur supplication. Comme Il avait donné Isaac à Abraham et à Sarah dans leur vieillesse, Il accorda à Joachim et Anne une fille promise de toute éternité : Marie, la Toute Sainte, destinée à devenir la Mère du Messie. La conception de la Mère de Dieu et sa Nativité signalent que s’approche le mystère de l’Incarnation, « le commencement de notre salut ». Le rôle de Joachim et Anne est central dans la tradition orthodoxe, en effet on les considère comme les ancêtres spirituels du Christ par Marie.
Tropaire et Kondakion de la Nativité de la Mère de Dieu
Les stichères de la fête de la Nativité de la Mère de Dieu expriment la vérité doctrinale selon laquelle, en la personne de la Vierge Marie, le Seigneur s’est choisi un trône terrestre et une demeure royale. Elles célèbrent la grandeur unique de la Mère de Dieu, en effe le Fils de Dieu est né d’elle. Elles rappellent également que, tout comme le Seigneur a levé la stérilité des parents de Marie, Il peut aussi guérir notre stérilité spirituelle, nous accordant ainsi la force de pratiquer le bien.
Tropaire :
Ta nativité, Vierge Mère de Dieu, / a annoncé la joie au monde entier, / car de toi s’est levé le Soleil de justice, / le Christ notre Dieu ; / Il a détruit la malédiction / et donné la bénédiction, // Il a aboli la mort et nous a donné la vie éternelle.
Texte en slavon d’église :
Texte russe : Рождение твое, Богородица Дева, возвестило радость всей вселенной: потому что из Тебя воссияло Солнце Правды — Христос Бог наш, и, разрушив проклятие, дал благословение, и, уничтожив смерть, даровал нам жизнь вечную.
Kondakion pour la fête de La Nativité de la Mère de Dieu:
En ta sainte Nativité, ô Très-pure, / Joachim et Anne ont été délivrés / de l’opprobre de la stérilité, / et Adam et Ève de la corruption de la mort. / Délivré de la condamnation pour ses péchés, / ton peuple célèbre ta Nativité et te clame : // « La femme stérile enfante la Mère de Dieu qui nourrit notre vie.
Texte en slavon d’église :
Texte russe : Иоаким и Анна освободились от поношения за бездетность, а Адам и Евва — от смерной гибели святым Твоим Рождением, Пречистая. Его празднуют и люди Твои, избавившиеся от тяготы греховной, громко Тебе восклицая: неплодная рождает Богородицу и питательницу Жизни нашей.
Iconographie de La Nativité de la Mère de Dieu
L’iconographie orthodoxe de la Nativité de la Mère de Dieu (fêté le 8/21 septembre dans le calendrier orthodoxe) est riche . La composition de la Nativité de la Mère de Dieu s’est développée dans l’art byzantin et russe ancien à partir de la légende apocryphe du soi-disant Premier Évangile de Jacob et du Pseudo-Évangile de Matthieu. Les représentations de la Mère de Dieu tiennent une place unique dans l’iconographie chrétienne. Ceci exprime le rôle central qu’elle occupe dans la vie de l’Église. Sa vénération s’enracine dans le mystère de l’Incarnation. Voici les principaux éléments et leur signification :
1. Joachim et Anne au centre
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Anne , vêtue d’un maphorion rouge, est généralement allongée sur un lit surélevé ou à moitié assise sur un divan. Sa silhouette est considérablement plus imposante que les autres. Quatre autres femmes s’approchent d’elle avec des présents. À proximité, une sage-femme et des servantes lavent la Vierge Marie dans les fonts baptismaux. Ceci rappelant le renouveau et la purification de l’humanité.
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Saint Joachim se tient à côté ou derrière Ste Anne, souvent en plus petit
2. L’enfant Marie
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Marie est dans les bras de sa mère, entourée de servantes ou de femmes de la maison.
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On la représente aussi parfois dans un petit berceau ou un coffre. Ceci symbolise sa pureté et sa future mission de Mère de Dieu.
3. Le cadre familial et domestique
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La scène se déroule souvent dans une chambre ou une maison richement décorée. Cela indique la sainteté du foyer et la continuité de la lignée divine.
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Parfois, une femme lave la Sainte Mère de Dieu dans les fonts baptismaux
4. couleurs
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Les couleurs chaudes (rouge, or) pour la maison et les vêtements. Le bleu pour Marie est symbole de pureté et divinité.
Prière à la Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie
Par Saint Grégoire Palamas
Vierge Mère de Dieu, qui as enfanté Dieu le Verbe dans la chair, je sais qu’il n’est ni convenable ni digne pour moi, un tel enfant prodigue, d’être une pure image de toi, pure, toi, toujours Vierge, toi dont le corps et l’âme sont purs et sans tache, de regarder des yeux souillés, d’embrasser ou de prier avec des lèvres impures et souillées. Car il est juste pour moi, l’enfant prodigue, de haïr et d’abhorrer ta pureté.
Mais, puisqu’il est devenu Dieu , lui que tu as enfanté à l’homme, afin qu’il appelle les pécheurs à la repentance, moi aussi je viendrai à toi, en priant avec larmes.
Accepte ma confession actuelle de nombreux et graves péchés et offre-la à ton Fils unique et à ton Dieu, en priant pour qu’il soit miséricordieux envers mon âme misérable et humble, car la multitude de mes iniquités m’interdit de me tourner vers lui et de lui demander pardon.
C’est pourquoi je t’offre un livre de prières et un intercesseur, car ayant goûté aux nombreux et grands dons de Dieu qui m’a créé, et étant apparu à tous inconscient, misérable et ingrat, je suis devenu comme des bêtes insensées et je suis devenu semblable à eux, pauvre en vertus, riche en passions, rempli de honte, privé de l’audace divine, condamné par Dieu, pleuré par les anges, moqué par les démons et haï des hommes, dénoncé par ma conscience, honteux de mes mauvaises actions et mort avant la mort, et moi-même condamné avant le jugement, et moi-même tourmenté par le désespoir avant un tourment sans fin.
C’est pourquoi j’ai recours à ton unique intercession, ô Souveraine Mère de Dieu, qui suis endetté jusqu’aux ténèbres des talents, ayant dilapidé les biens de mon père dans la fornication avec des prostituées, ayant commis plus d’adultère qu’une prostituée, ayant commis plus d’iniquité que Manassé, étant devenu plus impitoyable qu’un homme riche, esclave de la gorge et des démons, une armée de mauvaises pensées, un gardien du trésor des paroles honteuses et grossières, un étranger à toute bonne action.
Aie pitié de mon humilité, aie compassion de ma faiblesse ; tu as une grande audace envers Celui qui est né de toi, nul ne peut le faire comme toi, Mère de Dieu. Car tu peux tout, car tu surpasses toute création, et rien ne t’est impossible, si tu ne le veux pas. Ne méprise pas mes larmes, ne dédaigne pas mes soupirs, ne rejette pas mon chagrin, ne déshonore pas mon espérance en toi, mais par tes prières maternelles à ton bon Fils et Dieu, après avoir forcé une compassion inutile, accorde-moi, ton misérable et indigne serviteur, de recevoir ma bonté première et originelle, de renoncer à la laideur des passions, d’être libéré du péché, d’être asservi à la justice, d’être dépouillé des souillures des plaisirs charnels et revêtu de la sainteté de la pureté spirituelle, d’être mortifié au monde et de vivre les vertus.
Voyage avec moi quand je voyage, navigue sur la mer quand je navigue, fortifie-moi quand je veille, réconforte-moi quand je suis affligé, apaise les cœurs faibles, accorde-moi la guérison quand je suis malade, délivre-moi quand je suis offensé, montre-moi innocent quand je suis calomnié, sauve-moi quand je suis sur le point de mourir, montre-moi à chaque heure comme terrible pour l’ennemi invisible, afin que tous ceux qui me tourmentent injustement sachent de qui je suis le serviteur.
Oui, Très Gracieuse Souveraine Mère de Dieu, écoute ma misérable prière et ne me fais pas honte de mon espérance, qui en Dieu est l’espérance de toutes les extrémités de la terre. Éteins le zèle de ma chair, apaise la plus violente tempête de mon âme, dompte la rage amère, anéantis l’arrogance et l’orgueil des vaines opinions, éloigne de mon cœur les rêves nocturnes des esprits malins et les attaques diurnes des pensées impures, instruis ma langue à dire des choses utiles, apprends à mes yeux à voir la vérité de la vertu, fais que mes pieds suivent inébranlablement le chemin béni des commandements de Dieu, prépare mes mains à la sanctification, afin que je puisse m’élever dignement vers le Très-Haut.
Purifie mes lèvres, afin qu’avec assurance j’invoque le Père, le Dieu redoutable et très saint. Ouvre mes oreilles, afin que j’entende sensuellement et mentalement les paroles des Saintes Écritures, plus douces que le miel et le rayon de miel, et que je vive par elles, fortifié par Toi .
Accorde-moi le temps du repentir, la pensée de la conversion, libère-moi d’une mort vaine, transforme-moi, condamné par ma conscience. Et enfin, apparais-moi lors de la séparation de mon âme et de mon corps misérable, soulageant ce besoin insupportable, calmant cette maladie indicible, réconfortant cette détresse inconsolable, me délivrant de la vision obscure et démoniaque, ôtant la réponse amère des publicains de l’air et des principes obscurs, et déchirant l’écriture de mes nombreux péchés. Accepte-moi pour Dieu, rends-moi digne de me tenir à sa droite bénie lors du Jugement redoutable, et accorde-moi la participation aux bénédictions éternelles et incorruptibles.
Je vous apporte cette confession, ma Souveraine Mère de Dieu, la lumière de mes yeux obscurcis, la consolation de mon âme, mon espérance et mon intercession auprès de Dieu, qui accepte avec bonne volonté, et me purifie de toute souillure de la chair et de l’esprit, et m’accorde dans ce siècle présent de participer sans condamnation au corps et au sang tout saint et très pur de votre Fils et Dieu, et dans l’avenir au souper céleste de la douceur du paradis, où tous ceux qui se réjouissent sont une demeure.
Ayant reçu ces biens, indigne, je glorifierai pour toujours et à jamais le nom glorieux et magnifique de ton Fils et Dieu, qui accueille toutes les âmes de tous ceux qui se repentent, pour toi, qui fus l’intercesseur et le garant de tous les pécheurs. Pour toi, très louée et très gracieuse Souveraine, toute nature humaine est sauvée, louant et bénissant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, la Très Sainte Trinité et l’Unique, toujours, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.