L’Onction orthodoxe de l’huile Sainte (ou Onction des malades) est un des 7 grands sacrements qui nous est parvenu dès les premières années de la vie de l’Église. L’efficacité et la vérité de ce sacrement ont été prouvées au cours des siècles et par l’expérience de vie de nombreuses générations de chrétiens orthodoxes. Pendant le Grand Carême, le sacrement de l’Onction se célèbre le Grand et Saint Mercredi dans de nombreuses églises. L’onction d’huile Sainte pour la guérison est mentionnée dans l’épître de l’apôtre Jacques (Jacques 5:14) , et dans l’Évangile (Marc 6:13).
Ceux qui s’approchent du sacrement de l’Onction doivent garder à l’esprit que tous les sacrements restent étroitement liés à celui de la Communion, l’Eucharistie. Les Saints Pères appellent cette dernière « le sceau de tous les sacrements », soulignant ainsi son rôle central dans la vie sacramentelle.
Sommaire
Comment se déroule ce sacrement de l’onction de l’huile Sainte?
Le prêtre administre le sacrement de l’onction à tous ceux qui le souhaitent. Après tout, aucun d’entre nous n’est en très bonne santé, ni spirituellement ni physiquement ». Les troubles spirituels peuvent inclure le découragement, le chagrin et le désespoir.
L’Église administre l’Onction de l’huile Sainte, ou Onction des malades, comme un sacrement. En oignant certaines parties du corps avec de l’huile consacrée – une huile végétale bénie – le prêtre demande à Dieu de guérir le malade de ses maux, qu’ils soient physiques ou spirituels. les prêtres oignent le front, les narines, les joues, les lèvres, la poitrine et les mains des deux côtés avec de l’huile sainte en forme de croix.
Au centre de l’église se trouve une analogie avec l’Évangile. Il y a une table à proximité sur laquelle se trouve un récipient avec de l’huile sur une assiette avec du blé. Sept bougies allumées et sept pinceaux d’onction sont placés dans le blé – selon le nombre de passages des Saintes Écritures à lire.
Tous les fidèles tiennent une bougie dans leurs mains. C’est notre témoignage que le Christ est la lumière de nos vies.
Bénédiction de l’huile et du vin
Le prêtre verse le vin dans l’huile en mémoire du Samaritain miséricordieux, dont le Seigneur a parlé dans sa parabole ; comment un certain Samaritain a eu pitié d’un homme battu et volé par des brigands, et « a bandé ses plaies, versant de l’huile et du vin » (Luc 10:34), et le vin qui y est ajouté en petite quantité symbolise le Sang expiatoire du Sauveur. La combinaison de l’huile et du vin est faite à l’imitation du médicament que le Samaritain utilisait pour le malade.
En plus du vin et de l’huile, on utilise parfois dans le sacrement de l’Onction des grains de blé ou de millet. Ces grains symbolisent l’embryon de vie, et après la mort du corps – la résurrection.
La prière commence par l’exclamation « Béni soit notre Dieu, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles » et la liste des noms de ceux qui participent à l’assemblée. Le prêtre verse ensuite du vin dans le récipient contenant l’huile. Et il prie pour la bénédiction de l’huile, pour la guérison et la purification de la chair et de l’esprit de ceux qu’il va oindre avec elle.
Pendant l’office les croyants tiennent des bougies allumées dans leurs mains. Le clergé a lu les prières dans l’ordre suivant : les prières d’ouverture et les psaumes, un canon spécial au Sauveur pour la guérison, sept lectures de l’Apôtre( en temps de Carême), l’Évangile, les prières spéciales pour la guérison, chacune se terminant par la prière « Saint-Père, Médecin des âmes et des corps… ».
Onction de l’huile Sainte- Évangéliaire
À la fin des prières, le prêtre oint les personnes présentes – un mélange d’huile et de vin. Traditionnellement, le prêtre effectue l’onction sept fois, mais il existe une « version abrégée » –
À la fin du sacrement, le prêtre place l’Évangéliaire sur la tête de chacune des personnes présentes. Le prêtre lit la prière suivante: « Roi saint, plein de tendresse et de miséricorde, Seigneur Jésus Christ, Fils et Verbe du Dieu vivant, Toi qui ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive,…» .Puis vient le renvoi, où l’on se souvient de l’apôtre Jacques, premier évêque de Jérusalem. Les croyants vénèrent l’Évangile et la croix. A la fin, Le Prêtre tend l’Évangéliaire au malade pour qu’il l’embrasse.
Après l’onction de l’huile Sainte, vous pouvez garder avec vous la bougie et l’huile consacrée.
En plus de cette demande de guérison physique, le prêtre implore aussi la rémission des péchés. En effet, selon l’enseignement de l’Église, de nombreuses maladies résultent du péché. Le péché lui-même est une véritable maladie spirituelle. Les enseignements de l’Église expliquent que, pendant l’Onction de l’huile Sainte, Dieu pardonne les péchés que le malade a oubliés. Parfois ces péchés paraissent insignifiants à la personne. Pourtant, ils pèsent souvent lourdement sur l’âme et peuvent causer, en plus de troubles spirituels, des maladies physiques.
Le sacrement de l’onction et la pénitence
La guérison est un don gratuit d’un Dieu tout bon et aimant, et non le résultat inévitable de certaines actions extérieures. Tous ceux qui s’approchent du sacrement de l’Onction doivent s’en souvenir. Vous devez penser à votre vie, à vos péchés, et vous efforcer de vous en purifier. Le sacrement de l’Onction est, en partie, apparenté au sacrement de la Pénitence.
Quelle est l’origine de cette onction de l’huile Sainte?
Le Christ lui-même a institué le sacrement de l’Onction, tout comme les autres sacrements. Ce sacrement a une origine évangélique. Dans le chapitre 6 de l’Évangile selon St Marc, l’Évangéliste raconte que Le Christ a appelé les Douze, les a envoyés deux par deux, et leur a donné le pouvoir de chasser les esprits impurs. Les apôtres sont alors partis annoncer la repentance. Ils chassèrent de nombreux démons. Et Ils oignaient d’huile Sainte beaucoup de malades qui guérirent.
Ce témoignage montre que, même avant la Passion du Christ sur le Golgotha, ce rite sacré existait déjà. Il apportait aux malades un soulagement tant physique que spirituel.
L’apôtre Jacques, dans son épître, parle aussi clairement de ce sacrement. Il écrit : « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église ; qu’ils prient pour lui, après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière que vous faites avec foi vous sauvera le Seigneur vous relèvera, et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. » (Jacques 5:14-15)
L’onction des mourants
Parlons aussi de l’onction des personnes en fin de vie. Beaucoup la redoutent, pensant à tort qu’elle accélère la mort. Pourtant, seul Dieu, dans son amour, décide du moment de notre départ. Bien souvent, le Seigneur prolonge la vie d’un mourant pour lui donner le temps de se préparer dignement à l’Éternité : se confesser, communier, recevoir l’onction.
Quand un prêtre se rend auprès d’une personne mourante, il célèbre généralement ces trois sacrements dans l’ordre. L’onction reste essentielle dans ces moments, car la personne, affaiblie, ne peut parfois plus se confesser. Mais par l’onction, de l’huile Sainte, Dieu la libère des péchés qu’elle aurait voulu confesser, mais qu’elle n’a pas pu avouer dans le sacrement de pénitence.
La grâce agit à travers l’onction de l’huile Sainte
La grâce agit de toute façon à travers l’huile consacrée. Or, cette action se révèle, par la providence de Dieu, de différentes manières. Certains guérissent complètement. D’autres reçoivent un soulagement. Et chez d’autres encore la force s’éveille pour supporter la maladie avec bonne volonté. Le pardon des péchés, oubliés ou inconscients, est toujours accordé à ceux qui participent à l’onction.
L’onction de l’huile Sainte( onction des malades) est souvent confondue avec la Chrismation . Quelles sont leurs différences ?
La chrismation et l’onction sont deux sacrements complètement différents.
Le prêtre effectue le sacrement de chrismation généralement immédiatement après l’immersion du baptême . Le prêtre utilise du Saint Chrême.
Le chrême béni par le Saint Patriarche est transmis à tous les diocèses de l’Eglise orthodoxe russe et est utilisé dans le sacrement du Baptême, de même que pour la consécration des églises.
On l’utilise uniquement dans le sacrement de baptême, de chrismation et d’ordination sacerdotale. Nous recevons lors du sacrement de chrismation les dons du Saint-Esprit. Les dons du Saint Esprit nous aident à grandir et à être fortifiés dans cette nouvelle vie spirituelle dans laquelle nous venons de naître.
Le prêtre effectue l’onction avec l’huile consacrée pendant la veillée nocturne du Mercredi Saint en Carême, ou lors de l’onction de bénédiction des malades.